samedi 5 novembre 2011

Rubens peter Paul


Venus au miroir
 Rubens peter Paul : « Peintre flamand, né à Siegen, près de Cologne, le 28 juin 1577 mort à Anvers le 30 mai 1640. Un tapissier, Jean Rubens, échevin d'Anvers, suspect de calvinisme, était parti pour Cologne en 1568 avec sa femme, Maria Pypelinex, après l'exécution, des comtes d'Egmont et de Hornes. Il eut là l'occasion d'assister, comme juriste, la femme de Guillaume le Taciturne ; entraîné par elle dans des relations clandestines, il fut emprisonné à Siegen (1574) par le comte de Nassau, frère de Guillaume. Maria Pypelinex, cœur généreux et femme de tête, profitant de ce que les Nassau craignaient le scandale, obtint à prix d'or son internement d'abord à Siegen (1573), puis à Cologne (1578), enfin sa liberté complète (1583).

Voilà comment Peter-Paul Rubens naquit et fut élevé en terre germaine. Ramené à Anvers après la mort de son père, en juin 1587, il apprit le flamand, le français et le latin. Il devait, plus tard, se servir couramment de l'italien dans sa correspondance.

Arrivée de Marie de Médicis

 Enfant, il copia les figures de la Bible de Stimmer. Le pompeux décor du culte catholique lui fit une impression ineffaçable, dont la trace devait se retrouver plus tard dans sa prédilection pour les scènes où l'on pouvait introduire des chapes d'évêque et des vêtements de brocart.

Deux chérubins endormis
 Entré comme page à treize ans chez une princesse, il fut bientôt placé (1590) chez le paysagiste Tobie Verhaecht ; peu après, il entra pour trois ou quatre ans chez Adam van Noort, excellent professeur, maître aussi de Jordaens et de van Balen. En 1594, il devint l'élève d'Otho Venius ou van Veen (italianisant correct, élégant, parfois ému, capable d'être à l'occasion un savant dessinateur, comme le montre le portrait de sa famille au Louvre) qui lui inculqua, avec le goût des compositions décoratives, l’amour de l’antiquité et de l’Italie.


Deux Satyrs
 Maître de la gilde en 1598, il s’établit à Anvers. Le portrait de Vieille femme de Munich est sans doute celui de sa mère, fait, en ce cas, avant son départ pour l’Italie (3 mai 1600). À Venise, il se passionna pour les grands Vénitiens et rencontra Vincent de Gonzague, duc de Mantoue, chez qui il devait rester huit ans pour faire des portraits et des copies de maîtres à Mantoue, à Rome et ailleurs.

Samson et Dalila


 Il copia aussi, pour son plaisir, des œuvres de Raphaël, Michel-Ange, Léonard de Vinci, Tintoret, Titien, Baroccio, Corrège et surtout Caravage (Mise au tombeau). Mais ses dix années d’éducation flamande percent dans la plupart de ces copies.

La chasse au tigre, au lion, et au léopard
Ses premières compositions authentiques (1601) sont aujourd’hui à l’hospice de Grasse. L’une d’elles, inspirée du Tintoret et de Michel-Ange, est le prototype encore maladroit de l’Érection de la croix d’Anvers.
Le 5 mars 1603, il partit en mission semi-diplomatique, chargé de cadeaux pour le roi d’Espagne Philippe III et le duc de Lerma. Il fit à Madrid de bons portraits. Il y admira les « merveilleuses productions de Raphaël, du Titien et d’autres grands maîtres ». De retour en 1604, il fit pour l’église des Jésuites de Mantoue trois grands tableaux, dont l’un, la Transfiguration (musée de Nancy), avec des réminiscences de Raphaël et du Caravage, est déjà très « rubénien » par l’ordonnance et la couleur, malgré un reste de lourdeur dans les ombres.

La chute des anges rebelles

 En 1606, nouveau séjour à Rome, où il acheta pour le duc la Mort de la Vierge (Louvre) du Caravage. Envoyé à Gênes, il y fit, en deux mois, divers portraits et les dessins et plans de palais qu’il devait publier en 1622, à Anvers, dans ses Palazzi di Genova. À Rome, il termina plusieurs compositions et des copies de maîtres. Il parti en nov. 1608 pour retrouver sa mère malade et arriva trop tard.


La création de la voie lactée
Devenu peintre de l’archiduc Albert (gouverneur des Flandres et époux de l’infante Isabelle, fille de Philippe II), il s’établit pourtant à Anvers, où il épousa la bonne et charmante Isabelle Brandt (3 oct. 1609).

L'annonciation (1610)
En pleine joie, il laissa un libre essor à son génie dans le triptyque de l’Érection de la croix (1610, cathédrale d’Anvers), où, malgré l’allure un peu théâtrale qui sera souvent sa marque, il traduit dans une riche harmonie une scène tumultueuse et même émouvante.

L'annonciation (1628)
Notons que ce tableau fut retouché par lui en 1627. Il exposa dans la même église, le 12 sept. 1612, la Descente de croix, un de ses plus parfaits chefs-d’œuvre. Ses contemporains ne s’y trompèrent pas : de ce jour, Rubens ne fut pas pour eux le plus grand peintre du pays, il fut le seul. Les artistes qui auraient pu essayer de rivaliser avec lui préférèrent travailler sous ses ordres et ne crurent pas déroger.

Le jugement dernier
Il est à noter que Rembrandt a connu ce tableau, au moins par des copies, car son eau-forte de la Descente de croix, exécutée vingt et un ans après, le rappelle par bien des points, ainsi que ses Descentes de croix de Munich et de Saint-Pétersbourg.

Le mythe de Phaeton
 Dans ces ouvrages, tout comme dans le tableau d’Anvers, le poids du cadavre divin porte sur son bras gauche retenu par en haut, la tête douloureuse s’incline lourdement sur l’épaule droite : Joseph d’Arimathie soutient sous l’aisselle le bras droit qui retombe, tandis que saint Jean reçoit sur ses deux bras tout le bas du corps du supplicié.

L'élévation de la croix
De pareilles analogies ne peuvent être fortuites. Elles ne prouvent d’ailleurs que l’admiration d’un artiste pour un autre, et elles ne gênent en rien l’originalité de l’emprunteur. Rubens, resté profondément Flamand par le choix de ses modèles, a mis dans sa Descente de croix certains mérites propres aux grand Italiens, le parfait équilibre dans la combinaison des lignes et des masses, parfois la vraie noblesse : Fromentin a pu comparer le corps du Christ à une « belle fleur coupée » ; mais c’est surtout au Caravage que Rubens a emprunté – sans imitation servile – la concentration de l’effet lumineux, la sobriété de la couleur et la solidité du modelé des figures.



Vers la fin de 1621, il reçut la commande des grandes compositions de la galerie du Luxembourg (aujourd’hui au Louvre) destinées à raconter la vie de Marie de Médicis. Venu à Paris en janv. 1622, il accepta de faire, pour les tapisseries conservées aujourd’hui au garde-meuble, les cartons de l’Histoire de Constantin, dont les esquisses seules sont de lui, et la galerie de Henri IV, projet à demi réalisé, dont il n’est resté que quelques esquisses et deux admirables compositions (celles-ci au musée des Offices).

la Vierge entourée de saints
Le Silène ivre
. Il reprit ces tentatives très discrètes lorsqu’il revient, en mars 1625, apporter toutes les autres compositions, sauf deux qu’il fit sur place. Ces vingt et un tableaux, d’inégale valeur, constituent l’ensemble le plus important qu’il ait exécuté. Jusqu’à ces derniers temps, cette galerie du Luxembourg avait été mal connue de quelques-uns ; mais, depuis la récente ouverture des salles Rubens du Louvre, on peut la voir plus à portée, séparée d’immenses toiles secondaires qui en alourdissaient l’impression, et rangée dans l’ordre chronologique des épisodes de la vie de la reine.
 Le Débarquement de Marie de Médicis, enfin, triomphale harmonie de personnages princiers et royaux, de divinités marines, de Renommées aux trompettes retentissantes, on éprouve autant de plaisir à regarder les trois sirènes aux corps éblouissants fouettés d'écume



Nous n'avons pas parlé, jusqu'ici, d'un procédé auquel Rubens attachait de l'importance comme moyen de répandre sa renommée : la gravure. Il en usa très peu lui-même, ce genre de travail étant beaucoup trop lent pour lui. Mais rien ne vaut les gravures qu'il fit exécuter par Christoffel Jegher d'après ses dessins sur bois : l'Hercule terrassant l'Hydre de Lerne est un chef-d'œuvre par le caractère et la noble tournure.

Son mariage (6 déc. 1630) avec Hélène Fourment, née le 14 avr. 1614, fût, malgré la disproportion des âges, le début d'une nouvelle ère de bonheur. Les nombreux portraits de sa jeune femme (musées de Munich, Ermitage, etc.) et, plus encore, les innombrables compositions où il l'a reproduite sans voiles, prouvent combien il était épris d'elle.
 Il revint à la peinture en 1633. Thomyris et Cyrus (Louvre) remonte peut-être à cette époque. L'Offrande à Vénus (musée de Vienne, vers 1635), riche composition, chef-d'œuvre d'harmonie, de vie et de mouvement est peut-être le tableau où il a le mieux réalisé l'élégance, des types et la grâce des lignes.


 Son dernier ouvrage, la Vierge entourée de saints, fut mis, selon sa volonté, devant son tombeau, dans l'église Saint-Jacques d'Anvers. Jamais, depuis la Descente de croix, il n'avait traité aussi magistralement un sujet religieux. Le tableau de 1612 montrait, plus visible, l'influence des vieux maîtres ; mais, trente-six ans après, l'œuvre qui fut son testament artistique et où la couleur est plus vierge, l'exécution plus prestigieuse, nous laisse voir comme une leçon suprême le profond respect de la nature, le culte de la forme que ces vieux maîtres lui avaient enseigné et qu'il n'avait jamais oublié complètement, même dans ses œuvres les plus hâtives. Le déclin de la vieillesse lui fut épargné ; il mourut en pleine gloire, à peine âgé de soixante-trois ans.


Le couronnement de Marie de Medicis

  

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