lundi 7 novembre 2011

Le Château de Chambord



Une création grandiose de François 1er (16 s.). — Les comtes de Blois, grands chasseurs,
élevèrent un château fort en ce coin perdu de la giboyeuse forêt de Boulogne, à 4 lieues de
leur capitale. 


Ce bâtiment fut rasé par François 1er lorsqu’en 1519 il fit commencer l’édifice
actuel dont la construction sera poussée avec passion.


Cet édifice ne peut se comparer à aucune autre construction de François 1er.


 Par ce château, leroi a voulu célébrer la puissance de son royaume et la sienne. Chambord est né de la rencontre de François 1er et de Léonard de Vinci; En 1516, le jeune roi ramène Léonard en France et
l’installe à Amboise où il décède en mai 1519. Pendant ces trois années, il lui confie divers
projets, en particulier celui d’un château à Romorantin, et sans doute celui de Chambord, dont
le plan est établi dans les années 1518-1519.


Une maquette en bois, dont on perd la trace au 17ème siècle, est réalisée à cette époque par
Dominique de Cortone, dit le Boccador. En 1519, le roi nomme François de Pontbriant
surintendant de la construction de Chambord dont les travaux commencent cette même année.


Les travaux se poursuivirent jusqu’aux années 1560, avec une brève interruption durant la captivité du roi à Madrid. Ce fut la seule interruption sous le règne de François 1er : même quand le trésor est àsec, quand l’argent manque au roi pour payer à l’Espagne la rançon de ses deux fils venus le “remplacer”, quand il en est réduit à piller les trésors des églises ou à fondre l’argenterie de ses sujets, les chantiers de Chambord restent en pleine activité. François 1er, dansson ardeur, voulait faire dériver la Loire et l’amener au pied duchâteau, mais devant l’énormité de la tâche, on détourne simplementle Cosson.


Jusqu'en 1544, les travaux se poursuivent par la construction de l'aile est, où se trouve les appartements royaux. En 1559, à la mort du roi Henri II, le château est inachevé. Sa construction est alors interrompue, et ce n'est qu'au XVIIème siècle que l'aile ouest recevra sa toiture.


Henri II continue la construction. C’est à Chambord qu’est ratifié en 1552 le traité, signé avec
trois princes germaniques, qui apporte à la couronne les trois évêchés : Metz, Toul et Verdun.
François II et Charles IX viennent souvent chasser dans la forêt. Henri III et Henri IV ne se
montrent guère à Chambord, mais Louis XIII renoue la chaîne.
Sous Louis XIV, Chambord revient à la couronne. Le roi y fait neuf séjours
Après la mort du maréchal, le château non entretenuse délabre petit à petit. La Révolution détruit le mobilier qui reste.


En 1809, Napoléon fait de Chambord un majorat en faveur de son fidèle Berthier, prince de
Wagram. Berthier se contente de vendre le bois et laisse le domaine à l’abandon.


 Après sa mort, la princesse est autorisée à le mettre en vente, il est acheté par souscription publique, en
1821, pour le duc de Bordeaux, fils posthume du duc de Berry, qui vient d’être assassiné, et héritier de la couronne.


 Paul-Louis Courier écrit un pamphlet si vigoureux contre la souscription qu’il est condamné à deux mois de prison. Poussé par la passion politique, Courier va jusqu’à demander la démolition de Chambord, que l’État achètera en 1930



Le plan de Chambord est féodal : un donjon central à quatre tours et une enceinte. Mais la construction Renaissance n’évoque plus aucun souvenir guerrier


 Chambord est une demeure de plaisance royale. Sur le plan architectural, Chambord combine les idées italiennes les plus en vogue et les formes architecturales françaises les plus traditionnelles. Il est bâti selon le principe des églises italiennes à plan centré et rappelle les recherches de Léonard de Vinci sur le choeur de la cathédrale de Pavie dans les années 1490.



D'autres aspects de l'architecture de Chambord sont, cependant,typiquement dans le fil de la tradition française. On peut notamment citer le “donjon”central,cantonné par 4 tours rondes et entouré par une enceinte, ou l'escalier en vis, dit “à doubles révolutions” (il s'agit en fait de deux escaliers enroulés l'un autour de l'autre), qui constitue une des parties les plus remarquables du château, et qui s'inscrit, lui aussi, dans la lignéearchitecturale française.


Le “donjon” se trouve au centre de l'édifice. Il est construit dès 1519, et sa construction s'achève en 1540. En son milieu se situe l'escalier “à doubles révolutions”, dont le plan a fort probablement été déssinépar Léonard de Vinci. Sa structure est très particulière : deux montées se superposent et permettent à deux personnes de monter et descendresans se rencontrer. La cage est ajourée, comme celle de l'escalierFrançois 1er à Blois, si bien que toute la structure est transparente.


Les chapiteaux de l'escalier sont ornés de figures d'angle surprenantes: putti (petits amours nus), lézards ou un Pégase sans aile sortant du temple de Mars.
Au dessus du donjon, une lanterne couronne le grand escalier. Cette lanterne est surmontée d'une étroite tourelle, puis d'un lanternon.


A chacun des trois niveaux de l'escalier, ses quatre angles sont occupés par des appartements de plan carré.
Chacun de ces appartements est complété par un autre appartement placé dans la tour d'angle contiguë. 


L'espace cruciforme laissé libre par cette disposition est occupé par quatre grandes galeries surmontées par des voutes à caissons. Dans le projet primitif, ces galeries n'existaient pas. Il n'y avait qu'une simple terrasse et l'effet produit par le donjon était beaucoup plus ample.


Les appartements privés du roi occupent l'angle nord-est de l'édifice. Le logis du roi fait pendant à la chapelle, située dans l'aile ouest. Cette chapelle fut commencée dans les années 1545-1550 et fut achevée sous Louis XIV.


Des tapisseries décorent les salons des appartements aménagés sous Louis XIV. Dans cesappartements sont regroupées les toiles, notamment un Clouet représentant Henri III, et un portrait d’Anne d’Autriche par Mignard


La « Chambre royale » a retrouvé son décor du temps de Stanislas Leczinski. Dans la salle du souvenir du comte de Chambord, sont rassemblés des tableaux, le lit d’apparat offert par ses fidèles, deux statues d’enfant, Henri IV et le duc de Bordeaux, le premier et le dernier comte de Chambord, et aussi le petit parc d’artillerie offert au jeune prince pour le distraire et l’instruire : les pièces jouets envoient des balles qui peuvent percer une muraille. 


On peut également y lire le troisième manifeste daté du 5 juillet 1871 : « Henri V ne peut abandonner le drapeau blanc de Henri IV ».
Dans le cabinet de François 1er, transformé en oratoire par Stanislas Leczinski, se trouve la vitre où le roi chevalier aurait gravé avec le diamant de sa bague le distique mélancolique qui résumait une longue expérience amoureuse « Souvent femme varie, bien fol est qui s’y fie»; ou, suivant d’autres témoignages: « Toute femme varie, mal habil qui s’y fie ».


Au rez-de-chaussée du donjon, sont rassemblées les voitures et les harnachements de gala exécutés en 1871 dans les ateliers Hermès, préparés pour l’entrée du comte de Chambord à Paris.


La terrasse  offre un spectacle unique : lanterne, pignons, lucarnes, 800 chapiteaux, 365 cheminées, flèches et clochetons s’entremêlent, tous fouillés par le ciseau du sculpteur.


 Sous les rois, la Cour y passait le plus clair de son temps. De là, elle suivait le départ et l’arrivée des
chasses, les revues et exercices militaires, les tournois, les fêtes. Les mille coins et recoins de la terrasse favorisaient les confidences, l’intrigue et les galants apartés, qui tenaient une grande place dans la vie de cette brillante société


Pour plus de détails, lire : « le Château de Chambord » par Ernest de Ganay







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